L’histoire du Musée de la Boissellerie
Les Gardiens de la Boissellerie sont un groupe de passionnés qui ont décidé de se réunir au sein d’une association afin de faire vivre le patrimoine de leur village et de transmettre les savoir-faire des artisans de Bois d’Amont.

Au cœur de Bois d’Amont
Entouré de forêts, le long de la frontière suisse, le Musée de la Boissellerie est situé à 1050 mètres d’altitude dans une ancienne scierie restaurée. Il aurait pu s’appeler « le musée du bois d’amont » tant il reflète l’identité du village liée à l’épicéa, arbre roi de nos forêts. Partez à la rencontre des hauts-jurassiens qui ont ainsi exploité toutes les qualités
du bois et vous en livrent quelques secrets en ces lieux remplis d’histoires… Des histoires de boîtes et coffrets en tous genres vous seront ainsi contées : de la boîte à horloge à la boîte à fromage en passant par la boîte à pharmacie…
Un peu d’histoire - Témoignage de Claudine Chauvin-Bousset Membre du groupe fondateur
ETE 1975
Rencontre avec Noël Buffard, instituteur à Bois d’Amont. Celui-ci vient de participer à une réunion de l’ADAHJ: C’est un groupement né en 1974 qui réunit les collectivités territoriales et les partenaires socio-professionnels pour l’élaboration du programme de développement et d’animation du Haut-Jura.


ETE-AUTOMNE 1976:
Monsieur Désiré Cretin, ancien boisselier met à notre disposition un étage de son ancienne usine que nous remettons en état. Cette année là tous mes temps libres sont consacrés au nettoyage et cirage des objets en bois, au classement, à la réalisation de panneaux et à la présentation des outils.
La première exposition est fixée à La Toussaint 1976.
Le jour de l’ouverture, un panneau sommaire est installé au bord de la grande route. Seule pour accueillir les gens je suis bien vite dépassée par le nombre incessant de visiteurs mais aussi par la visite d’anciens boisseliers qui viennent discuter, apporter des outils de leur fabrication ou conçus par leurs ancêtres…
Durant une semaine, tous les soirs, des veillées sont improvisées autour du fourneau à sciure de l’atelier. Les anciens et certains jeunes passionnés comme Michel Cretin et Raphael Lacroix munis de leur caméra, se retrouvent, des souvenirs ressurgissent çà et là. Ces soirées sont extraordinaires et passionnantes, pleines de gaieté et d’humour.
Vu le succès rencontré au cours de cette 1ère expérience, Monsieur Le maire Georges Vandel nous propose les combles de la Mairie pour y installer une expo permanente ouverte hors périodes scolaires. Ce mini-musée est présenté chaque week-end par 2 ou 3 bénévoles.
1977
En 1977, est créé le syndicat intercommunal d’aménagement et de développement du Haut-Jura, maître d’ouvrage du contrat de pays (implantation des infrastructures touristiques de ski de fond notamment.) A l’issue de cette réunion, Noel Buffard accepte de répertorier le patrimoine artisanal et industriel de Bois d’Amont afin de réaliser une exposition. Il recherche une personne intéressée par le sujet et susceptible de l’aider dans la recherche et la présentation des objets.
Avec plaisir j’accepte de le seconder dans cette tâche, étant depuis mon plus jeune âge sensibilisée à l’histoire du village grâce aux récits de mon Père, Gabriel Bousset passionné par l’histoire locale.
Une première réunion a lieu en présence de Marie-Odile Fournier- Mottet, nouvellement jurassienne et sortant de l’Ecole du Louvre. Celle-ci nous donne beaucoup de conseils concernant les recherches et la présentation de l’exposition.
Ne pas oublier: L’identité du village est complètement associée à L’EPICEA.
1978
En 1978 est créée l’association « Les Gardiens de la Boissellerie ».
Après cette date, le musée évolue régulièrement malgré les polémiques causées par la donation Arbez-Gindre et la remise en état du quartier des boisseliers. Le nombre de visiteurs augmente considérablement.
Secrétaire au sein du C.A. durant une vingtaine d’années, je laisse ma place à Ophélie, fille de Noël Buffard mais je continue à m’investir :
– en collectant certains objets et en améliorant les présentations et la conservation.
– en organisant à des temps forts et conviviaux: voyages, soirées contes et légendes jurassiennes, soirées repas (fondue jurassienne, la soupe aux bolons, apéro-inauguration des bâtiments)
–en décorant l’extérieur du musée à l’occasion du départ du tour de France au pied du bâtiment
– en participant à des démonstrations extérieures: comme le marché de Noël de Montbéliard, la fête des moulins à Vaudrey chez Magdeleine etc
– en rédigeant, associée à Annie Cretin et à Ophélie Buffard un scénario retraçant la vie spécifique de notre village de son implantation au 16ème siècle aux années 1960
– en organisant des expositions qui pourraient éventuellement servir de base à l’aménagement de la Maison Arbez- Gindre et à l’installation d’ un scenovision par exemple…
EXPO « Tout le long du bois d’amont» ou «Grande et petites histoires des Bois d’Amoniers »
EXPO « Aidez-nous à reconnaître les gens d’ici et d’ailleurs » EXPO : « Notre héritage culinaire »
EXPO: « La magie des noëls d’antan: traditions et jouets anciens » EXPO : « 1914/1918… La grande guerre vue depuis Bois d’Amont »
2010
En 2010, je fais une rencontre primordiale pour l’avenir de notre petit musée: Valérie Florès…Nous avons plusieurs points communs: la passion du patrimoine, l’amour et le respect des personnes âgées.
Des réunions intitulées « Mémoires en partage » sont organisées par Valérie Florès et Noël Cretin dans le but de collecter des témoignages des seniors, vivant depuis toujours sur ce petit coin de terre. Ces rencontres effectuées dans la maison Arbez-Gindre sont filmées et répondent chaque fois à un thème différent ex: La culture, les loisirs, l’agriculture, le climat, les histoires de frontières, les traditions etc…Bien vite Valérie rejoint l’association et son mari: Ismaël, passionné par les moulins, l’énergie hydraulique, l’écologie apporte son concours.
2015
Restructuration du Conseil d’administration
Organisation nouvelle avec un logiciel spécifique. “Il faut vivre aussi avec son temps”. Faute de candidature j’ai repris la fonction de secrétaire du C.A. car la transmission de nos valeurs patrimoniales reste un de mes objectifs prioritaires. Je voudrais que le musée ne perde pas son âme et qu’il reste un lieu privilégié de ressourcement tourné vers l’avenir.
Cependant les bâtiments (maison Arbez-Gindre et passerelle) se dégradent et surtout le musée est en baisse de fréquentation. Dans la présentation des activités artisanales et industrielles, il manque l’aspect humain et culturel de cette population montagnarde et laborieuse.
Depuis plusieurs années il me paraissait indispensable de développer ce qui fait les spécificités de notre vallée de l’Orbe, ceci sous une forme plus moderne et plus ludique, à l’image du musée de la Toinette en Auvergne vísité avec les membres de l’association au cours d’un voyage organisé au début des années 2000.
En 2015 lors du départ de Daniel Lacroix, président des Gardiens de la Boissellerie depuis 2005 c’est Valérie qui accepte par défaut de le remplacer. Très lourde responsabilité puisque c’est elle qui portera jusqu’au bout avec générosité et compétence la recherche de financements, la restructuration des bâtiments et la réalisation d’un scénovision inspiré du vécu des anciens et des histoires de cette vallée rude mais ô combien attachante !…
Janvier 2024
Réouverture du officielle du musée après 18 mois de travaux.

Les membres de l’association
